Exposition
09.07.2022 - 16.10.2022

Marc-Antoine Fehr

Les nuits bourguignonnes

La nuit © Marc-Antoine Fehr
Ruth © Marc-Antoine Fehr
L'atelier © Marc-Antoine Fehr

L’œuvre de Marc-Antoine Fehr est faite de la matière des rêves éveillés, une substance qui nous paraît à la fois propre et extérieure. Étrangement objective, elle livre des visions qui surgissent sur le papier ou la toile et qui se gravent au plus profond de notre rétine. Puisant ses sujets dans son environnement immédiat – sa maison, son atelier, ses proches ainsi que d’humbles objets abandonnés ou des photographies –, le peintre construit des mondes qui, lentement, disparaissent dans l’obscurité.

Pour son exposition à Gruyères, l’artiste suisse, qui vit et travaille entre la Bourgogne et Zurich, présente une impressionnante série d’œuvres et d’objets qui hantent son atelier. Les portraits, les natures mortes, les scènes d’intérieur et les compositions monumentales prennent ainsi place dans les salles historiques du château et donnent à voir un univers mystérieux, dont une part semble toujours se dérober.

Commissaire d'exposition,
Jean-Paul Felley

Avec l’aimable collaboration de la galerie Peter Kilchmann (Zurich)

Vernissage public

Vendredi 8 juillet, à 18h30

Présentée internationalement depuis les années 1970, l’œuvre Marc-Antoine Fehr (1953*) cultive les genres classiques de la nature morte, du paysage, de l'intérieur et du portrait. L'artiste s'intéresse à des thèmes complexes qu'il représente dans des formats monumentaux et des cycles de tableaux. Chez Fehr, le dessin et la peinture vont de pair et ses grandes compositions sont toujours préparées par de nombreuses études, qui vont de l'esquisse réduite au crayon et à la plume à des peintures plus ou moins élaborées à la gouache et à l'huile. Ses travaux font partie de nombreuses collections privées et publiques, dont l’Aargauer Kunsthaus, le Kunstmuseum d’Olten, la Nationale Kunstsammlung Bern ou le Kunsthaus Zürich.

Silence et solitude

Actif depuis la fin des années 1970, le peintre zurichois réunit dans la résidence comtale une série de nouvelles œuvres, ainsi que quelques travaux plus anciens à travers les salles historiques. Créées avec la complicité de Jean-Paul Felley, commissaire de l’exposition, Les nuits bourguignonnes constituent la première présentation monographique du peintre de ce côté de la Sarine. Interagissant avec les lieux, l’exposition fait la part belle aux grandes compositions dans lesquelles l’artiste s’illustre avec virtuosité, mais aussi aux paysages peints mystérieux, aux natures mortes énigmatiques ou aux gouaches dans lesquelles il exprime ses recherches picturales.

Vivant et travaillant entre la Bourgogne et la Suisse, Marc-Antoine Fehr ne manque pas d’évoquer la solitude qui lui est nécessaire pour créer ses œuvres. Isolée dans la campagne française, éloignée de toute agitation, sa résidence française est devenue au fil des années le théâtre des visions, saisies entre chien et loup, qu’il retranscrit dans des peintures. La maison, l’atelier, la nature environnante, les objets du passé sont ainsi le point de départ des oeuvres de l’artiste. Observés, auscultés puis mis en scène, les sujets sont installés dans les compositions que Fehr dépeint ensuite. La figurine prend vie, l’animal guette, le modèle détourne son regard. Sous le pinceau de Marc-Antoine Fehr, le minuscule et l’infiniment vaste se mêlent, l’inanimé et le vivant se confondent, offrant des visions captivantes d’un monde tangible et pourtant mystérieux.

Le silence règne sans partage dans le travail de l’artiste, ce malgré la description d’instruments de musique. La lune luit sur un paysage, une chouette effraie étend ses ailes, un masque retourné semble retenir son souffle. Dans un calme recueillement, le peintre tend à se dédoubler dans ses modèles impassibles qui peuplent ses œuvres, tels ceux qui portent une large maquette dans une de ses peintures, posant son regard sur les mystères d’un monde secret. Il n’hésite d’ailleurs pas à se représenter à l’ouvrage, dans une impressionnante mise en abîme, L’Atelier (2019), qui se déploie avec maestria sur les antiques pierres.

Vues d'exposition

© Marc-Antoine Fehr et Galerie Peter Kilchmann, Château de Gruyères
© Marc-Antoine Fehr et Galerie Peter Kilchmann, Château de Gruyères
© Marc-Antoine Fehr et Galerie Peter Kilchmann, Château de Gruyères

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