Trésors des collections

Les collections du Château de Gruyères renferment des chefs-d’œuvre, témoins de sa longue histoire. À travers les décors, les œuvres ainsi que les objets historiques, entrez dans un inoubliable voyage dans le temps.

Patrimoine médiéval

Le Château de Gruyères n’a jamais été la proie d’assaillants durant le Moyen Age, mais certains comtes se sont néanmoins illustrés sur les champs de bataille, tels Rodolphe le Jeune et Jean II de Montsalvens pendant la guerre de Cent Ans, ou Louis aux côtés des Confédérés lors des guerres de Bourgogne contre Charles le Téméraire.

Les chapes de Bourgogne, que l’on peut admirer dans l’une des salles du château, font partie du butin emporté en 1476 au cours de la bataille de Morat par les troupes des Confédérés et leurs redoutables piquiers et hallebardiers.

Située au pied du donjon, la Salle des Gardes était probablement réservée aux hommes du comte qui y accédaient depuis le chemin de ronde ou par la cour du château. A la fin du XVe siècle, la voûte de la fenêtre, ainsi que celle de la cuisine adjacente, ont été agrandies pour apporter plus de lumière.

La Chapelle Saint-Jean-Baptiste remonte également au XVe siècle, même si l’existence d’un lieu de culte au château est attestée au XIIIe siècle déjà. Commanditée par le comte Louis, elle est installée dans une ancienne tour de défense. Ses vitraux, exécutés en 1482 par un atelier de Vevey, représentent saint Jean-Baptiste baptisant le Christ et la Vierge de Piété, sous laquelle figurent les armoiries et les effigies de Louis et de son épouse Claude de Seyssel.

Décors ancien régime

En 1554, la Gruyère tombe aux mains de Fribourg qui envoie ses représentants pour l’administrer : les baillis. Nommés pendant trois à quatre ans, ils se succèdent au château de 1555 à 1798. Peu de traces de cette période ont été conservées, hormis le plafond entièrement peint de la Salle des Médaillons ainsi que les peintures murales, les vitraux héraldiques et le poêle en faïence de la Salle des Baillis.

Réalisées par maître Cuen en 1685 – 1686, les peintures de cette salle décrivent une suite de colonnes en marbre feintes sur un fond de rinceaux stylisés, surmontée de grues, d’une frise végétale mêlée d’animaux et de fruits. Commandité par le bailli Jean-Jacques Joseph d’Alt, le décor fait la part belle aux armes de la Ville de Fribourg, à son trésorier et à son secrétaire. Des graffitis du XVIIe et du XVIIIe siècle attestent également du passage de ceux qui ont travaillé dans cette salle.

Peu de temps après leur arrivée au château, les baillis fribourgeois lancent une importante série de travaux d’entretien. Ils font notamment construire les galeries en bois en 1586 – 1587, probablement pour remplacer de plus anciennes alors en mauvais état. On ne sait pas si un toit de tuiles a immédiatement été posé, mais il est certain que la nouvelle couverture a rendu inutilisables les cadrans solaires peints aux armes de Fribourg en 1559.

Une colonie d’artistes

A partir de 1850, le château de Gruyères accueille une colonie d’artistes sous l’impulsion du peintre Daniel Bovy. Le travail et les rencontres entre artistes, écrivains et musiciens font partie de la vie quotidienne. Daniel convie ses amis, dont le peintre français Jean-Baptiste Camille Corot et le professeur de dessin genevois Barthélemy Menn, et tous participent à la création des nouveaux décors des pièces de la résidence orchestrés par Daniel Bovy.

Les somptueux paysages exécutés par Corot et Menn témoignent de cette collaboration artistique dans le salon qui porte aujourd’hui le nom du peintre français. Le Salon Furet ainsi que la Galerie Baud-Bovy sont, quant à eux, dédiés à la deuxième génération de peintres qui ont fait leurs premières armes dans le Château de Gruyères.

Avec l’aide de cette colonie d’artistes, Daniel Bovy conçoit, notamment sur tout le deuxième étage, de nouvelles salles célébrant l’âge d’or des comtes. Le décor de ces pièces, meublées en partie avec du mobilier médiéval, culmine dans la Salle des Chevaliers, dans laquelle l’artiste réinterprète l’histoire des comtes de Gruyères à travers un cycle de peintures, récit mêlant hauts faits et légendes.

Le Jardin à la française, entouré du paysage verdoyant des Préalpes fribourgeoises, est également dessiné, sous sa forme actuelle, par les familles Bovy et Balland autour de 1900. L’espace entièrement clos depuis 1620 – 1621 avait été aménagé au fil des siècles en fonction des modes. Au jardin de production et d’agrément du Moyen Age avait succédé le jardin à carreaux avec pavillons de verdure dans lequel les baillis trouvaient autrefois refuge.